Marie journaliste à la télévision française réchappe à un tsunami, Marcus petit londonien d'une dizaine d'années perd son frère jumeau dans des circonstances tragiques et George américain de San Francisco subit son don de voyance comme une malédiction. Marie pense avoir connu l'expérience de mort imminente avec lumière blanche au bout du tunnel et tout le bazar, Marcus cherche à entrer en contact avec son frère mort et George qui "voit des gens morts" dès qu'il touche quelqu'un voudrait se débarrasser de ce pouvoir maudit. Au travers de ces trois histoires disséminées au trois coins du monde (oui, le monde a trois coins, c'est ainsi !) Clint entend poser cette question : qu'y a t'il dans l'au-delà ? Et il met plus de deux heures à ne pas y répondre !
Je suis remise de l'émotion, vraiment mal agréable, de n'avoir RIEN ressenti et d'avoir trouvé le temps long parfois. Mais il fallait bien qu'il y ait un accident dans mon adoration inconditionnelle sinon la vie serait vraiment trop parfaite. Je n'ai pas encore commencé à visionner les 35 films de mon cadeau de Noël :
mais je crois pouvoir d'ores et déjà affirmer de mémoire de clintoridienne que cet "Au-delà" est le plus mauvais Eastwood jamais vu, de mémoire défaillante d'eastwoodienne. La faute à une narration vraiment platounette qui fait se succéder chapitre après chapitre les trois diffférentes histoires avec de grosses ficelles de plus en plus apparentes pour tenter de les rapprocher les unes des autres. La faute à un casting pas bien convaincant qui navigue à vue. Cécile De France toujours parfaite par ailleurs ne parvient jamais ici à faire croire qu'elle est cette star du 20 h du petit écran. Le petit Franckie McLaren, amorphe et inexpressif est parfaitement transparent. Quant aux autres, ils semblent être venus faire leur panouille tout foufous d'avoir été choisis par Clint. Thierry Neuvic est très beau torse nu, Marthe Keller est souriante, Mylène Jampanoï (MDR), Bryce Dallas Howard est aussi désolante que Zoey Deschanel dans "Phénomènes", j'ai même cru à un moment qu'elle allait nous dire qu'elle avait mangé un tiramisu avec Joey, les français sont élégants, les anglais ont l'air de misérables... Quant à la musique, Clint a dû écouter en boucle les concertos pour piano de Tchaikovski avant de pianoter à son tour...
Alors voilà, "Hereafter" est une parenthèse, le repos du guerrier avant "J. Edgar" avec Leo qui devrait sortir en 2012. C'est promis.
Mais, me direz-vous, que reste t'il ? Et bien il reste :
- la scène d'ouverture et de tsunami. Aucun autre film catastrophe n'avait réussi jusque là à rendre une catastrophe aussi flippante et réaliste,
- des images ou plutôt des plans uniques car Clint sait comme personne où il faut poser sa caméra,
- quelques scènes "différentes",
- et puis surtout, il reste un acteur solide, puissant, meilleur de film en film... et qui sauve celui-ci in extremis. Je sais, je dis ça pour chaque film avec Matt Damon, mais ce garçon est vraiment étonnant. Capable d'être successivement Jason Bourne, une taupe grisouille du FBI, un GI en Irak, un rugbyman des springboks, puis cet américain ordinaire mal dans sa vie... pour ne citer que ses dernières compositions, Matt Damon avec ses nouvelles tempes grisonnantes qui lui vont à ravir est en train de devenir un des meilleurs acteurs américains actuels.
Dernière chose, dès que Clint nous aura conté l'histoire de J. Edgar Hoover, il FAUT absolument qu'il se remette et en revienne au drame ou à la comédie sentimentale car la toute dernière scène d'Au-delà qui me fait croire que le film s'achève là où j'aurais aimé qu'il commence, prouve qu'il reste un grand sentimental, fleur bleue et romantique et qu'il pourra encore me faire pleurer.
PS. : c'est ce genre de plans que je trouve renversant et Clintoudien :